Adoption du projet de PLU : l’opposition dit NON à l’hyper-densification
Deuxième étape après la délibération faisant état du bilan de la phase de concertation et d’information menée dans le cadre de la démarche d’élaboration du PLU (voir notre article précédent), le Conseil municipal du 4 juillet avait à délibérer sur « l’arrêt du projet de PLU » qui constate la fin de la phase d’élaboration du PLU, son adoption au stade de projet et sa mise en communication pour avis, d’abord aux « personnes publiques associées » (3 mois), puis aux habitants au moyen d’une enquête publique (1 mois). Le PLU sera ensuite soumis au vote du Conseil municipal pour approbation définitive et mise en application.
Ce PLU dessine l’évolution de notre cadre de vie pour les 15 prochaines années. Il préconise des orientations d'aménagement de la commune irréversibles, qui vont modifier de façon définitive la nature même de notre ville, en l’entraînant dans une spirale d’urbanisation galopante qui créera des coûts de fonctionnement additionnels auxquels on ne pourra faire face qu’au prix d’une poursuite de la croissance et donc d’une nouvelle détérioration de la qualité de vie, jusqu’à passer la barre fatidique des 10 000 habitants et accepter de n’être plus qu’une ville dortoir ou les logements collectifs ont supplanté l’habitat pavillonnaire… Une ville nouvelle, déshumanisée, méconnaissable.
Nous avons rappelé le manque de concertation réelle des habitants. Nous avons souligné que les élus d’opposition ont été tenus à l’écart d’une véritable participation aux travaux préparatoires. Nous n’avons pas été intégrés dans les groupes de travail. Nous n’avons pas été associés aux réflexions, aux propositions, aux arbitrages qui conduisent au choix retenu. Les documents définitifs ne nous ont été communiqués que cinq jours avant la tenue du Conseil municipal !
Nous avons également répété notre opposition aux grandes orientations de ce projet :
- Les OAP (Orientations d’Aménagement et de Programmation) des secteurs « Gallot » et « Château d’eau », qui prévoient le déménagement des terrains de football du stade Gallot (à quel coût ?) et l’implantation de centaines de logements : immeubles collectifs autour de l’école primaire, maisons de ville accolées le long de la rue de l’Ile de France et le long de la rue de l’Artoire, et vaste programme d’habitat collectif et intermédiaire sur le terrain du château d’eau, dans le style du plateau de Mauregard ;
- La transformation des terres agricoles jouxtant l’aire d’accueil des gens du voyage, le long de la RN10, en Zone d’Activité Commerciale (ZAE), une opération qui n’a sans doute que pour seule justification d’entériner l’installation de vente de voitures d’occasion qui s’est installée là en toute illégalité ;
- La politique de densification urbaine forcée du centre-ville, et notamment la construction d’un ilot avec « au moins 25% de logements sociaux » entre la rue Maubert et la rue de la Bourbonnerie ;
- Les conséquences de ce développement qui vont induire des coûts prohibitifs, voire des impossibilités physiques, pour l’ensemble des équipements publics (écoles, accueil périscolaire, cantine, circulation, parkings, locaux associatifs, installations sportives, assainissement, etc.).
Nous ne pensons pas que le PLU qui nous est proposé soit fidèle aux véritables aspirations des Essartois d’aujourd’hui. Nous sommes convaincus que la santé individuelle et collective des habitants souffrira de la massification qui résultera de cette densification trop importante préconisée par le PLU. C’est pourquoi nous avons voté contre cette délibération.
Nous encourageons tous les Essartois qui ne veulent pas voir leur ville basculer dans cette spirale d’urbanisation, à se préparer à intervenir au cours de l’enquête publique (probablement en octobre), afin d’exprimer leur désaccord par des observations documentées, à caractère collectif et non personnel. A cette occasion, notre groupe fera également des recommandations pour une évolution du PLU plus respectueuse de notre environnement urbain.