Compte administratif : le bilan à mi-mandat d’une piètre gestion
Le Compte Administratif 2010 a été présenté au Conseil Municipal du 23 juin. Le Compte Administratif est le document comptable qui retrace les opérations réelles du 1er janvier au 31 décembre de l'année écoulée, et qui permet de dégager les résultats d'exécution du budget.
A mi-mandat, l’examen du Compte Administratif confirme toutes les critiques que nous avons déjà évoquées. Trois points sont particulièrement éloquents :
- 1. La dérive des dépenses de fonctionnement,
- 2. La montée de la dette,
- 3. La faiblesse préoccupante de la capacité d’autofinancement résiduelle.
Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté dans notre analyse, nous précisons que tous les chiffres utilisés sont exclusivement tirés du Compte Administratif 2007 et du Compte Administratif 2010.
En trois ans de mandature Bouchet, les dépenses réelles de fonctionnement sont passées de 4,8 M€ à 5,4 M€, majoritairement du fait de la charge induite par le passage de 77 agents communaux en 2007 à 91 en 2010. Pour financer ce surcoût, les Essartois ont été sévèrement mis à contribution. En effet, en 2007 les Essartois contribuaient pour 64% des dépenses de fonctionnement de la ville, à hauteur de 3,4 M€, tandis que 36% étaient fournis par les dotations, subventions et produits du domaine. En 2010, les Essartois ont apportés 4,3 M€ en impôts et recettes de services, une contribution hélas augmentée de 26%, mais encore plus grave, cette contribution représente 71% des dépenses de fonctionnement de la ville, car seulement 29% sont fournis par les diverses dotations, subventions et produits du domaine ! La ville coûte plus cher, beaucoup plus cher, et ce sont les Essartois qui payent… Cette augmentation de 26% en 3 ans de nos contributions au fonctionnement de la ville correspond-elle bien à une réelle amélioration de la qualité de vie et du niveau des services fournis par la Commune ? On peut en douter sérieusement…
Parallèlement, la Municipalité a lancé une série d’investissements coûteux. Conséquence directe, la dette de la Commune est passée de 3,77 M€ au 31/12/2007 à 5,99 M€ au 31/12/2010. La dette, c’est le financement des dépenses d’aujourd’hui avec l’argent de demain. C’est certes un levier indispensable au financement des investissements durables, mais dont il convient d’user avec modération pour éviter l’emballement. Car les annuités d’une dette qui s’emballe peuvent rapidement générer de fâcheuses conséquences…
C’est précisément le sens de notre troisième constatation à l’analyse du Compte Administratif. La capacité d’autofinancement résiduelle, c’est-à-dire l’épargne nette après remboursement du capital de la dette, est au plus bas : lorsqu’on a enlevé les 518 000 € de remboursement du capital de la dette des 625 000 € de capacité d’autofinancement dégagée en 2010 (la capacité d’autofinancement est l’excédent de recettes réelles de fonctionnement sur les dépenses réelles de fonctionnement), il reste seulement 107 000 €. C’est la marge de manœuvre de la Commune, par exemple pour souscrire de nouveaux emprunts. Or nous constatons que le Compte Administratif fait apparaître des « restes à réaliser » en investissement particulièrement conséquents : 3,7 M€ en dépenses pour 1,7 M€ en recettes, qui correspondent majoritairement à la construction en cours du nouveau Complexe culturel et sportif. Le Compte administratif fait donc apparaître un besoin de 2 M€ qu’il va falloir financer par l’emprunt. La traduction très vraisemblable de cette observation est donc qu’il faut probablement s’attendre une fois de plus à une augmentation inéluctable des impôts locaux peut-être dès 2012 pour rembourser la dette !
Il est donc évident que la gestion de la Majorité en place depuis 3 ans laissera une marque durable sur la situation financière de la Commune : augmentation des dépenses, augmentation de la dette, et augmentation des impôts, sur lesquelles il ne sera plus possible de revenir au moins pour les quinze prochaines années ! Voilà le véritable bilan à mi-mandat, celui d’une gestion que nous n’approuvons pas.